Fin du 12 eme siècle :
Typique Bastide, Ainhoa est un ancien relais hospitalier vers Compostelle
1629 :
Un incendie causé par les envahisseurs espagnols détruit toutes les habitations du village.
Dès lors s’engage, une reconstruction massive du village dont l’hôtel OHANTZEA fait partie (1660).
1660 à 1927 :
L’hôtel (qui n’a en pas encore l’appellation), est une ferme des plus traditionnelles, ou cohabitent toutes les générations de la famille.
Le rez-de-chaussée est réservé à l’élevage des animaux (vaches, lapins, poules).
Les étages sont réservés à la vie de tous les jours (cuisine, chambres, réserve ).
1927 :
Monsieur Terrien (1887-1951), l’oncle de mon grand-père, comprend très vite que sur Ainhoa, relais vers Compostelle, il faut un hôtel pour accueillir les pèlerins de passage.
Il décide donc, avec l’aide de ses proches de transformer la ferme familiale en hôtel, ce sera le premier commerce du village !
Simple hôtel, au confort moderne pour l’époque (eau chaude, W-C ), il y aménage vite une salle à manger.
Les tâches sont bien réparties ; les femmes s’occupent des chambres et la cuisine, les hommes ont le beau rôle (service et accueil).
1951 :
Monsieur Pierre Terrien meurt, faute d’héritier, c’est à mon grand-père, Pierre Lissague (1912-1998) qu’est dévolu le rôle de gérer l’affaire familiale, avec l’aide de sa femme Thérèse (1920-2001, une luzienne pure souche).
1951-1977 :
La guerre passée, l’affaire prospère d’année en année, l’hôtel Ohantzea est indissociable du village d’Ainhoa, les grandes fortunes de l’époque se font un plaisir de s’y arrêter, confortant mes grands-parents dans leurs choix, ils décident donc de moderniser l’hôtel. Le premier téléphone du village fait son apparition, ainsi que la première télé et Aitatxi se fait plaisir en s’achetant la première voiture du village (une traction).
1977 :
Ma mère, Françoise, après une solide formation à Paris et en Angleterre, décide de revenir pour reprendre l’activité avec l’aide de mon Papa, Marcel, cuisinier de formation. Mes grands-parents laissent leurs places mais gardent un œil constant sur l’activité, un peu trop parfois, entraînant quelques disputes mémorables entre mon père et mon grand-père.
L’activité continue de croître, mais les premières difficultés font leurs apparitions :
L’outil de travail vieillit et des travaux de rénovation nécessaires dans la vie d’une maison aussi ancienne que la nôtre, (construite en 1660), prennent du retard.
La génération de mes grands-parents, a beaucoup de mal à se faire à l’idée, que le changement est nécessaire, et que des modifications importantes sont à apporter à l’établissement, pour répondre aux souhaits des clients.
La remise aux normes de l’établissement, exigée par les autorités, demande un investissement lourd.
En 2008, un arrêté de fermeture administrative est pris dans un premier temps pour la partie hôtel.
2010 :
Décès de ma maman le 05 juin ( 1951-2010), au même moment, d’important travaux de rénovation s’engagent.
Le but des travaux est de retrouver l’aspect du début du siècle en se basant sur d’anciennes photos, pour proposer une offre originale et dépaysante pour la clientèle, tout en rénovant l’installation électrique, le bar, et les revêtements muraux.
Au rez de chaussée, l’offre s’articule sur le bar, le salon de thé, la fabrication artisanale de gâteau basque. En été nous proposons également de la restauration rapide type assiette de jambon, de fromage etc …
Aux étages, après la fermeture administrative de l’hôtel en 2008, 3 chambres d’hôtes labellisées « 3 Clés et Vacances », sont crées.
Pourquoi des chambres d’hôtes ?
Tout d’abord, l’investissement financier, remettre l’hôtel aux normes aurait nécessiter un coût, beaucoup trop important (ascenseur, porte coupe-feu, désenfumage etc…), contrairement à la rénovation de 3 chambres d’hôtes. Le contexte économique fait que les banques étaient moins frileuses à nous suivre sur ce type de projet.
Ensuite, la création de chambres d’hôtes permet de conserver la maison dans son « jus » d’origine et de personnaliser au mieux son outil de travail, de se différencier des autres hébergements.
Enfin, la relation avec les clients, la notion de service s’efface, nous accueillons des gens dans notre maison, le but est de faire partager son histoire, ses anecdotes, ses secrets de construction.
Tous les matins, je partage le petit-déjeuner avec eux et souvent aussi l’apéritif. Avec la plupart, nous tissons des liens d’amitiés, nous nous revoyons chaque année, nous prenons des nouvelles des enfants…
Pour l’avenir, d’autres travaux sont prévus, telle que rénovation de la façade arrière, le déplacement du bar, la réfection de la terrasse avant.
A ce titre, s’il y a un riche donateur, pour me financer ces travaux, je lui en serais très reconnaissant.
Jean ITHURRIA